'En cette période de centenaire de la Première Guerre mondiale, il nous semblait fondamental de faire participer nos élèves à cet événement, d’autant plus que le département de l’Aisne (et plus particulièrement Chauny) se situe sur les lieux des combats.
Ce projet avait plusieurs objectifs très importants à nos yeux pour nos élèves de lycée professionnel : connaître son patrimoine bien sûr , développer le devoir de mémoire, éduquer à la citoyenneté mais surtout échanger et partager une histoire commune malgré les frontières et la distance et comprendre ainsi les enjeux de la Première Guerre mondiale .
Pour autant, nous avons vite compris que de multiples bénéfices s’offraient à nos élèves que nous n’avions pas envisagés lorsque nous avons décidé de participer au programme Shared Histories.
Nous nous sommes aperçu de l’émulation créée par la très grande qualité du travail fourni par nos partenaires du Baradene College. Nos élèves n’ont pas une formation spécifique en histoire, de fait, l’histoire ne constitue pour eux qu’une matière enseignée (ils ont deux heures de cours d’histoire par semaine) parmi d’autres passées à l’examen du Baccalauréat professionnel (examen terminal du lycée français permettant l’accès aux études supérieures).
Après discussion avec nos collègues Néo-zélandais, il s’est avéré que notre manière de travailler était très différente de la leur car nous avons des programmes précis avec des périodes et des faits tout aussi précis à travailler sur lesquels porte l’examen de nos élèves.
Nos étudiants ne sont pas coutumiers des recherches historiques et cette méthode de travail leur était complètement étrangère. Ils donc pu expérimenter une autre pratique de l’histoire beaucoup plus concrète ainsi que d’ autres méthodes de travail qui sortaient des sentiers battus. Ils ont pu également comprendre que l’histoire est plus vivante qu’ils ne l’avaient jamais cru.
Notre rôle a consisté à les guider sur les chemins de la recherche. Il a fallu leur expliquer les tenants et les aboutissants d’un sujet historique assez complexe, les orienter sur les choix de leurs sources, leur faire synthétiser les connaissances qu’ils ont pu apprendre. Ils ont pu, ensuite, acquérir une certaine autonomie dans leur travail.
Nous avons compris que des compétences de travail en groupe mais aussi d’organisation étaient nécessaires, qui leur seraient particulièrement utiles dans leur futur travail.
Nous avons également espéré que les compétences linguistiques de nos élèves s’en trouveraient améliorées. Mais il faudra attendre l’examen pour vérifier! (ils ont un examen en anglais pour le Baccalauréat professionnel)
De plus le travail de nos étudiants respectifs a été valorisé de manière très gratifiante par la publication d’un livret bilingue et par la réalisation d’une exposition. Les élèves (et leurs professeurs) sont très fiers du travail accompli.
Nos étudiants ont pu comprendre les notions d’échange et de partage en travaillant en collaboration avec les étudiants Néo-zélandais sur la Première Guerre mondiale. De nombreux contacts virtuels et physiques ont été établis entre les étudiants français et néo-zélandais. Les étudiants ont pu correspondre grâce au site collaboratif SHARED HISTORIES qui leur permettait de faire état de l’avancement de leur travail. Ils ont pu également se rencontrer lors d’un voyage à Londres (grâce notamment à l’aide généreuse du FONDS D’AMITIE FRANCO-NEO ZELANDAIS), ils ont partagé des sorties sur des lieux chargés d’histoire pour travailler en commun sur notre projet (et aussi profiter ensemble de la découverte de la capitale anglaise !) et enfin apprendre à mieux se connaitre pendant la semaine durant laquelle ils se sont rejoints à Chauny. Nos étudiants se sont ainsi ouverts au monde en apprenant à connaître une autre culture, un autre pays, d’autres personnes.
Des liens sincères d’amitié se sont réés entre les étudiants mais également entre les professeurs, ce qui enrichi ce projet d’une expérience humaine exceptionnelle, incomparable et j’espère durable.
Je tiens tout particulièrement à remercier vivement Monsieur Brent Coutts et Madame Lucy Stone pour le travail formidable qu’ils ont réalisé et sans lesquels ce projet n’aurait pas vu le jour.'
ERIKA BLERIOT
Professeur de lettres histoire en lycée professionnel
LYCEE PROFESSIONNEL JEAN MACE
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